Catherine URSIN développe une oeuvre sans concession. C’est un véritable corps à corps qu’elle entretient avec sa peinture et ses sculptures métaliques. Toutes ses recherches de plasticienne abordent la violence, quelle qu’en soit l’origine , et ses conséquences physiques, morales, intérieures, extérieures, visibles ou invisibles sur l’être humain. La destruction, les blessures, la douleur comme point de départ de réflexion pour atteindre la reconstruction, la réparation et la force de la vie, transcrites sur des surfaces rouillées de tôle ou de papiers tachés.
Au delà de ces sujets difficiles, il se dégage de ses oeuvres une incroyable énergie, un mouvement perpétuel où les luttes de ses personnages se transforment en scènes de danses effrénées. Une seule urgence : VIVRE.
«Le corps insensé
Catherine Ursin témoigne dans ses oeuvres d’une réflexion sur la violence, en particulier celle infligée aux femmes. Elle pose, à sa manière, la problématique du corps si souvent questionnée par les artistes de la modernité. De ce corps pesant, identifié, photographié, sexué, signifié, numérisé, normé, soigné, qu’il faut discipliner, mettre en mots, habiller, enterrer, etc. De ce corps, «chose insensée» selon la formule de Platon, qu’elle réinvestit pleinement dans l’élan, sans cesse renouvelé, de ses dessins. On peut d’ailleurs regarder ses peintures en tous sens les figures étant souvent tête-bêche !»
Extrait de l’article de Philippe Godin, Catherine Ursin, la chaman de l’imaginaire. La diagonale de l’art, 25 mars 2015